Selon un universitaire américain du Wisconsin, la menace de Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la sécurité nationale US, selon laquelle Washington usera de représailles contre Moscou pour ses frappes aériennes contre les atouts US en Syrie, est un « aveu stupéfiant » du rôle joué par les USA dans la crise syrienne.
Mardi, lors d’une interview téléphonique avec PressTV - , commentant le dernier article de Brzezinski sur la Russie dans le Financial Times, Dr Kevin Barrett, membre fondateur de l’Alliance Muslim-Jewish-Christian, a fait ces remarques.
Brzezinski a conseillé au président Barack Obama de chercher à faire quelque chose pour désarmer les Russes s’ils continuent à attaquer les miliciens formés par la CIA en Syrie.
« La présence russe navale et aérienne est vulnérable en Syrie, isolée géographiquement de sa patrie », a écrit Brzezinski dimanche. « Ils pourraient être "désarmés" s’ils persistent à provoquer les USA. »
Dr Barrett a dit que c’est « un aveu stupéfiant de la part d’un conseiller politique de haut niveau, ici aux USA, que les USA utilisent en réalité comme atout Al-Qaïda, ou peut-être aussi bien l'État islamique [le groupe terroriste Daesh/ISIL]. »
« Ce n’est pas une chose qu’admettraient normalement les responsables de Washington, qu’al-Qaïda en Syrie, le Front al-Nusra, sont en réalité alliés aux USA », a-t-il ajouté.
Brzezinski a écrit que la décision apparente de Moscou de frapper les miliciens de la CIA reflète « au mieux l'incompétence militaire russe », et au pire, « la preuve d'une dangereuse volonté de mettre en évidence l'impuissance politique américaine. » Il a ajouté que si Moscou continue à les prendre pour cible, Washington devra alors user de représailles contre les Russes.
Commentant PressTV, Dr Barrett a dit, « le peuple américain sera très intéressé d'apprendre que juste 14 ans après les attentats du 11 septembre 2001, officiellement attribués à Al-Qaïda – qui, ayant eu des relations avec les USA dans le djihad afghan contre l'Union soviétique, avait été appelé par certains al-CIA à l’époque –, qu’il nous avait été raconté que ce groupe ennemi prétendument diaboliséétait responsable de la mort de 3.000 Américains le 11 septembre 2001, et qu’il est dorénavant notre allié en Syrie, et nous devrions partir en guerre contre la Russie et risquer une guerre nucléaire qui pourrait anéantir la vie sur la planète, afin de punir la Russie parce qu’elle combat al-Qaïda. »
« C’est un chose ahurissante que quelqu'un puisse même imaginer les USA user de représailles contre les Russes parce qu’ils s’en prennent à al-Qaïda, mais c’est précisément ce qu’a dit Brzezinski », a-t-il déclaré.
« Et Brzezinski, pour le meilleur ou pour le pire, est réellement considéré comme l'un des personnages les plus sensés et pondérés de Washington, qui vous parle de choses à propos d'autres gens qui l’entourent, ces néo-conservateurs vachement plus fou qu’il l’est lui-même », a déclaré le Dr Barrett, auteur de Questioning the War on Terror.
« Je suppose que pour expliquer cela, nous devons juste noter les antécédents de Brzezinski. Issu de la noblesse polonaise, cela explique pourquoi il déteste tant la Russie, et a tout au long de sa vie prôné des politiques agressives contre elle », a-t-il fait remarquer.
« Mais il est toujours stupéfiant et honteux que lorsque la Russie intervient à la demande du gouvernement syrien, ce qui est tout à fait légitime au regard du droit international, pour l’aider contre les terroristes de groupes comme al-Nusra et l'État islamique dans le but d’essayer de stabiliser la situation et de jeter les bases d'une sorte de solution pacifique, que Brzezinski réponde par nous devons attaquer la Russie », a observé Dr Barrett.
Veterans Today, Dr Kevin Barrett, 6 octobre 2015